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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 20:13
Notre ami Sylvain BOUCHET qui nous a déjà confié quelques articles nous en fait parvenir un nouveau qui vient d'être publier dans le BMO, intitulé "La politique sportive d'Edouard Herriot" tout simplement!Tony-garnier.jpg

Cliquez sur l'image pour lire l'article 

 

Notez également que Sylvain soutien son doctorat vendredi 12 février à 14h30 au Musée des Moulages. Je compte sur le Cercle pour  lui témoigner notre sympathie en allant le soutenir.
Cliquez ici pour télécharger l'invitation.
 .
  

 
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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 00:09

Les Radicaux Valoisiens, actuels locataires du siège historique des Radicaux socialistes Lyonnais, ouvrent au public le bureau d'Edouard Herriot

Le bureau d'Edouard Herriot
23, Rue d'Algérie
69001 Lyon
  

Infos pratiques :
Le  Dimanche 20/09/09 de 10:00 à 17:00 
Entrée :  Entrée gratuite




La programmation est communiquée par les organisateurs. Elle est susceptible d'être modifiée.


Edition 2009 Des Journées du Patrimoine.
Visite libre et visite guidée.
"Mémoire d'une identité lyonnaise" : exposition de photographies représentant la vie quotidienne des Lyonnais de 1930 à 1950 par Blanc Demilly.
Conférences à 11h de Fabienne Lévy : "Patrimoine et lien social : rôle fédérateur" et "Comment peut-on jouer le rôle de médiateur ?"
Accessible aux personnes à mobilité réduite (partiel).
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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 22:10

« Auguste Pinton,  fils d'un artisan en soierie, a été l'une des grandes figures du radicalisme lyonnais. Professeur agrégé d'histoire et de géographie, il était très lié à Edouard Herriot et il en fallut de peu qu'il lui succédât en 1957. Au premier tour des élections au conseil municipal, il était parvenu en seconde position (14 voix) derrière Félix Rollet, indépendant (16 voix), Jacques Soustelle, candidat des Républicain Sociaux, ne rassemblant que 7 voix. Avec 13 voix, les communistes étaient les arbitres de  la situation mais même contre la droite réactionnaire (Rollet) ils n'auraient jamais voté pour Pinton, qui professait, outre l'histoire, un anticommunisme virulent.

Louis-20Pradel.jpgC'est pourquoi, afin de ne pas laisser échapper la mairie, occupée durant un demi-siècle par Herriot, les Radicaux proposèrent la candidature de l'extrême « outsider » Louis Pradel, pour lequel les communistes acceptaient de voter. Même si cette alliance contre nature entraînait la défection d'un certain nombre de radicaux, Pradel fut finalement élu – à la majorité relative -  avec 27 voix. On devait vite s'apercevoir de l'inanité de ces subtilités et de ces susceptibilités car, aussitôt maire, l'imprévisible Louis Pradel déclarait le conseil municipal « apolitique » et appelait comme premier adjoint le très gaulliste Charles Béraudier ! »

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 08:24

 

















Le 12 mai dernier, notre Président d'honneur, André Navarro, a fait don de cette médaille au musée historique de Lyon, le Musée Gadagne, qui réouvrira ses portes le 12 juin prochain, après de nombreuses années de travaux. Cette médaille, signée Marcel Renard, a été offert à Edouard Herriot en 1952 par ses amis pour ses 80 ans,  elle rejoindra un fond déjà important qui lui est dédié. Ce fut  pour nous l'occasion de découvrir, en avant première, un manifique musée, où le Président Herriot occupe une place importante  dans l'étage consacré au XX° siècle de l'histoire de Lyon.

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 18:17

Notre ami Marcel PICQUIER, président de l'Association laïque Lyonnaise des Amis d'Etienne DOLET, m'a transmis les informations suivantes :

"
Le timbre Etienne DOLET que l'Association laïque lyonnaise des Amis d’Etienne Dolet avait demandé à la Poste à l'occasion du 500ème anniversaire de la naissance de l'imprimeur humaniste va être émis. La campagne soutenue par les signatures de nombreux maires, députés, sénateurs, universitaires, de citoyens, par la résolution unanime du Congrès national de la Libre pensée de Roanne en juillet 2008, par des démarches incessantes de personnalités diverses, dont celles de Marc Blondel, notre président ont fini par l'emporter.

C'est une victoire républicaine, une victoire de la liberté de pensée, de la liberté d'expression, de la laïcité dont le martyr de la place Maubert a été légitimement, une figure emblématique, dans les années de l'affaire Dreyfus et du vote de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Son monument parisien, qui sera détruit par le régime de Pétain et dont nous demandons le remplacement, était alors un lieu de manifestation ouvrière et démocratique. L'image de Dolet était partout et des centaines de villes ouvrière dont les maires actuels ont été sollicités pour soutenir la campagne - avaient donné son nom à une rue ou une institution scolaire.

La sortie officielle du timbre « Premier Jour » aura lieu le samedi 4 juillet à Lyon et à Orléans. La vignette tirée à 2 500 000 exemplaires sera ensuite disponible dans tous les bureaux de poste. Les philatélistes intéressés par un timbre «  Premier Jour » peuvent s'adresser à Marcel Picquier.

 

Le timbre va participer à tirer Etienne Dolet de l’oubli et de  nombreuses manifestations vont suivre dans l’année : conférences dans diverses villes, une émission sur France Culture (dans la tranche horaire habituelle de la fédération nationale, le deuxième dimanche de novembre, soit le 8) et un colloque universitaire international les 26 et 27 novembre à Lyon, organisé par l'Université LYON 2.

C’est pour nous l’occasion de dissiper les brouillards idéologiques qui tentent de récupérer avec Dolet les humanistes de la Renaissance, comme Rabelais ou Bonaventure Des Périers, au profit de la pensée religieuse, en en faisant des chrétiens atypiques, autre façon d'effacer l'histoire de la liberté de pensée.

 

L'Association laïque lyonnaise des Amis d'Etienne Dolet a donc estimé devoir publier une nouvelle édition revue et beaucoup augmentée de son livre de 2002, dont le tirage est épuisé, sous le titre :

«  ETIENNE DOLET, 1509-1546. imprimeur humaniste, mort sur le bûcher »



Le livre, disponible fin avril peut être commandé auprès de l'Association en téléchargant

ICI le bon de souscription


Visitez le site de l'Association : www.amis-etienne-dolet.com.

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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 17:55

L'oeuvre de Tony Garnier est inévitablement associée à Edouard Herriot. Cette année verra en août le 130° anniversaire de la naissance du grand architecte à qui l'on doit les abattoirs, le stade de Gerland et de nombreux autres édifices de la Ville. Peut être auront nous l'occasion d'organiser une manifestation (Pourquoi pas une visite commentée du musée Tony Garnier avec l'un de nos érudits ?)
Dans l'attente de cette alléchante perspective je vous livre un article de l'an dernier de notre nouveau membre directeur, Michel Chomarat.


"Nous commémorons cette année le soixantième anniversaire de la mort de l’architecte Tony Garnier (né à Lyon le 13 Août 1869) survenue le 19 Janvier 1948, au domaine de Carnoux, à Roquefort-la-Bédoule, dans les Bouches du Rhône. Son corps fut d’abord déposé dans une chapelle funéraire au cimetière de Cassis avant d’être inhumé auprès de ses parents, le 21 novembre 1949, au cimetière de la Croix-Rousse,dans le tombeau qu’il avait édifié pour eux....."

Pour lire la suite cliquez sur l'image....







Lien vers le site du Musée Tony Garnier

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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 17:06

Une contibution de notre vice président chargé de la mémoire nous propose ici un avant gout de ce que l'on pourrait appeler "l'âme" lyonnaise. Bernard l'appelle la"greffe" Radicale et l'on sent derrière ses paroles qu'il a encore beaucoup d'histoire(s) lyonnaise(s) à nous raconter... Une prochaine conférence du Cercle peut- être.....

                                                         Par André BERNARD-CORONT

Vice Président du Cercle Edouard Herriot en charge de la Mémoire

La richesse de Lyon, depuis l’origine repose sur quelques fondamentaux, tel l’accueil des étrangers : Souvent le Lyonnais emprunte et améliore une idée venue d’ailleurs. La ville a été crée par les Grecs et les Romains, dans une confluence (Condate en Gaulois) de village Gaulois , du côté de la Place Sathonay. Ces étrangers convertissent les Gaulois, à faire des contre façons d’amphores à leur demande. Le travail et l’argent ont toujours rythmé la ville, car le lyonnais est travailleur, mais le bémol étant que le travail était souvent « empôché » par ses donneurs d’ordre. L’aspect religieux est particulier à Lyon, car il s’accompagne d’une méfiance des hiérarchies. C’est un conflit entre le peuple et ses gouvernants. Les Princes Archeveques qui conduisirent le peuple à opter pour la France à l’époque de Louis XI, le domaine du religieux à Lyon, ne souffre pas l’exhibition ni le dogme variant pour chaque lyonnais avec depuis Cybèle un culte important rendu à la Déesse Cybèle et plus à Marie.

D’ailleurs toutes les hérésies ont eu une place à Lyon : les Cathares, les Vaudois, ancêtres des évangélistes amèneront les spirites et bien d’autres sans que pour cela l’anticléricalisme du peuple rentre en sommeil.

Lyon est une ville rebelle à l’autorité (révolte d’Alban, plus tard des révoltes contre le Prix des denrées ou le Prix du labeur (Révolte au Moyen-âge, la grande Rebeyne) à ce titre Lyon dépasse Paris en émeute du peuple.

Si les Lyonnais sont un mélange détonnant d’esprit critique et de rectitude dans le travail, la fronde se retrouve dans le théatre de Guignol. Si les Lyonnais prennent des risques pour certains prêtres réfractaires, leur religion ne les incitera jamais à rendre les biens d’Eglise saint et revendu. L’utilisation du clergé comme moyen de surveillance du peuple est éloquent. Dès le rattachement à la France, les Hospices Civils de Lyon et mis de l’église au Consulat. Les sœurs Hospitalières des HCL ne dépendent que du pape mais pour leurs rémunérations de la ville et des administrations. Toutes les sœurs, lorsqu’elles confirment leurs vœux perpétuels reçoivent une croix d’argent d’environ 300g, plus la chaine , un trousseau complet renouvelable à l’usure, un pécule, une sépulture individuelle et la retraite à 70 ans, dans une Maison adaptée. Le capitalisme dans la soierie est féroce, très souvent les Préfets prennent « fait et cause » pour les Canuts, voir leur rapport avant et après les révoltes. L’échec de ces révoltes va amener le prolétariat à s’organiser pour se désengager des autorités d’abord avec des coopératives de consommateurs. Les Mutuelles qui succèdent aux Confréries visibles dans le sanctuaire de St Bonaventure et qui donnera lieu au 1er Hopital et première Pharmacie Mutualiste .Lyon que ce soit l’Imprimerie, la Soierie puis plus tard la Mécanique de précision font que les Lyonnais sont finalement plus proches des Communards, comme Varlin eux -mêmes proches des travailleurs, des travailleurs en chambre ou dans des petites structures, c’est d’ailleurs ce qui va permettre, une reconversion rapide, lorsque le capitalisme sera éloigner de la soierie de lyon. L’avant-guerre de 1914 à 1920 verra 32 marques automobiles et la fabrication d’avions bombardiers (voisins et bien d’autres choses)

Mais si Lyon échappe totalement au Marxisme, c’est que son génie s’incarne dans un Socialisme de proximité, à travers des œuvres spécifiques tel le Crédit Municipal pour éviter l’usure (Gailleton) l’Hopital des Invalides du Travail, géré par la ville de Lyon maintenant Hopital Pierre Garraud. L’éviction de Lyon, de la Générale des Eaux trop chère et défaillante sur le contrat qui va faire du du service des eaux de Lyon, le 1° service de France en Régie Directe. L’œuvre des enfants des écoles.La création pour équiper la ville du barrage de jonage, force et lumière. Par la suite, ce sera la création des Ecoles d’art de la ville de Lyon, à travers la Martinière et l’école de la chambre des Métiers , la 1ère formation continue. L’Eglise va se réveiller tardivement, malgré des gens dévoués qui ont tiré le signal d’alarme : Pauline Jaricot, Ozanam, le curé d’Ars et le Père Chevrier. Les progrès du spiritisme de Alan Kardec vont l’obliger à axer une Pastorale en direction des pauvres avec Marius Garcin. Le Radical Socialisme va donc trouver un terreau propice pour des gens de valeur, tels Justin Godart ou Edouard Herriot ; Justin Godart mettra en place, les cercles d’éducation populaire, le principe de la journée de 8 heures et le repos dominical voulu par Jaurès. C’est le Président Herriot avec ses amis Bullukian et Charrial qui sera à l’origine de la plus grande SCOOP Européenne du bâtiment « l’avenir ». Lorsque les assurances sociales vont être crées à Lyon, Vivier Merle (1er secrétaire UD-CGT ) fera réaliser le bâtiment de la caisse du Travail à côté de la Bourse du Travail par une quinzaine de coopératives ouvrières. D’ailleurs la crise mondiale devrait faire réapparaitre l’initiative des coopératives car la transformation actuelle des bourses en casino ne peux conduire qu’à des dictatures tels Hitler ou Staline. Depuis 30 ans l’on a fait croire aux peuples que la mondialisation des profits bancaires et internationaux, de la misère et l’excacerbation de l’individu apporterait à l’humanité , sa plénitude . Jamais aucun Républicain de Progres tels Schoelcher , Gambetta , Godart et le Président Herriot n’ont promis des choses insensées , ils ont toujours dit qu’il appartenait au citoyen de se prendre en charge, par l’étude, l’énergie, la citoyenneté et le travail et qu’il ne pouvait y avoir de lendemain qui chantent politiquement, religieusement ou philosophiquement sans une participation de tous à la vie de la cité et du monde.

A.B-C. 2009



ABC

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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 18:50

J'ai reçu cette annonce, je vous la transmet faites en bon usage....

"La Mairie de St Pouange rénove le  presbytère ou fut élevé Edouard Herriot, ils recherchens des objets, des ecrits, des livres pour la perpétuer et surtout faire decouvrir aux nouvelles génerations ED Herriot"
Contact :
tel 03.25.41.70.76 ou ecrire Mairie de St pouange 10120 st Pouange

nicolepontarollo@43orange.fr


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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 21:43


Pour terminer la série d'articles sur le village natal de Herriot, voici un article de Marcel DEGOIS écrit en 1977 à l'occasion du 20 ° anniversaire de la mort d'Herriot

"Il y a vingt ans, mourait Edouard Herriot. Pour honorer sa mémoire, un timbre à son nom sera émis les 8 et 9 octobre à Lyon et à Troyes. Aux philatélistes rappelons qu’un bureau de poste temporaire sera ouvert à l’hôtel de ville, ces deux jours, de 9 heures à midi, et de 14 à 19 heures. On sait, en effet, que le futur maire de Lyon est né à Troyes, place Jean-Jaurés aujourd'hui, et qu’il passa son enfance à Saint-Pouange, ou son grand-oncle, l’abbé Colon, lui apprit les déclinaisons latines. Il se trouve qu'enfant, puis adolescent, je l’ai entrevu plusieurs fois. Oh ! pour une raison très simple : Mes grands-parents et arrière-grands-parents maternels étaient cultivateurs à Saint-Pouange, alors tout petit village perdu dans les brumes de la Hurande. Ils avaient connu le Président bien avant qu’il fût devenu une célébrité. Plus tard, sur la route de Lyon, il lui arrivait souvent de faire un crochet par Saint-Pouange pour rencontrer ses amis. Je le revois sous les arbres du presbytère qu'il acheta peu avant la guerre. Il fumait sa pipe, majestueux, pachydermique : on eût dit sa propre caricature. Derrière lui, debout, étaient rangés respectueusement les vieux du pays : Anatole Gautherin, qui entretenait son jardin, Marcel Bernet, l 'apiculteur, Arthur Jeune, quelques femmes, dont ma grand-mère. On feignait de croire qu’ils avaient été ses compagnons de jeux, si bien que tout le monde se tutoyait (Sauf moi, évidemment, qui était gamin et observait la scène à l’écart ): -Les fruits, ça ira-t-y ? demandait Herriot qui était docteur ès-lettres, mais à Saint-Pouange voulait l’oublier. -Tout a gelé au printemps. Edouard, répondait quelqu'un...Telle se déroulait la conversation... La dernière fois que je vis Herriot, c’était en 1952. La ville de Troyes lui avait réservé une réception pour son quatre-vingtième anniversaire. J’étais déjà journaliste, et quelqu'un, que nos lecteurs connaissent bien m’accompagnait, ma consoeur Denise Floiras. Une photo illustre ce "sommet "... qui n’eut rien d’ historique. Herriot était une force de la nature. Son appétit et sa puissance le plaçaient à tous égards hors du commun, il racontait comment un vagabond, sur la place du village, sous le poirier qui existe encore, lui avait donné sa première leçon de diplomatie : "Va me chercher du sel "dit le gueux. Quand l’enfant revint avec une pincée de sel " Va me chercher un morceau de pain". Et enfin " Va me chercher un oeuf du fromage et une pomme ". Il n’est pas certain que l’homme d'état sut toujours profiter de la leçon du chemineau. Ce maître du verbe était au fond resté très proche du peuple. Il appartenait par toutes ses fibres à une République qui croyait à l’école, au travail et au drapeau. Il a écrit des pages admirables. L’une des plus belles, qu’on trouve dans ses Mémoires intitulées "Jadis" concerne justement Saint-Pouange, son pays natal, (il le considérait ainsi) auquel il demeura fidèle jusqu'au bout ."

Marcel DEGOIS (Libération Champagne du 30 septembre 1977)

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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 16:31

Nous continuons notre serie d'articles sur  Herriot et son village natal par un texte de Valérie ALANIÈCE  dans L'Est-Éclair du dimanche 26 Mars 2006. Peut être que certains y verront des redites, ou matière à contreverses mais j'ai voulu garder l'article dans sa totalité bien qu'il soit un peu long pour un blog....

Le nom d' Édouard Herriot et l'idée de République sont indissociables. Unis dans une même conception du monde, de la France, de l'homme et de la politique : celle du radicalisme.

Parcours d' un petit Glayolat* devenu l'emblème
de la IIIème Répubique.

Ils étaient nés à deux ans d'intervalle et l'histoire les a liés à jamais. Pour le mieux et le moins bon. Elle, ce fut la Troisième République, proclamée en 1870. Lui, ce fut son emblème, son symbole : Édouard Herriot, né le 5 juillet 1872, à Troyes, place de la Bonneterie (l'actuelle place Jean-Jaurès), dans le modeste deux-pièces de sa grand-mère, au deuxième étage, près de l'actuel magasin d'articles de coiffure.
Mariée à François, un lieutenant, Jeanne Herriot était restée près de sa mère pendant sa grossesse. Quand elle partit le rejoindre dans sa garnison, elle confia à sa mère la garde de son fils. Alors curé de Saint-Pouange depuis 1844, l'abbé Collon, beau-frère de la grand-mère, donc grand-oncle d'Édouard, décida de prendre en main l'éducation du petit garçon. Le deux-pièces troyen fut abandonné au profit du bien plus confortable et bucolique presbytère de Saint-Pouange, qui passait ainsi à la postérité.
« J'ai appris le latin en même temps que le français. Enfermé dans une petite chambre, devant la fenêtre qu'encadrait un antique cep de vigne, je traduisais l'histoire sainte, les légendes sacrées », relate Édouard Herriot dans «Jadis », le premier tome de ses mémoires. Une culture qui lui fut plus que bénéfique puisque, grâce à ses qualités de latiniste, il obtint la bourse lui permettant de poursuivre des études.

Homme de plume
Édouard Herriot fut un exemple vivant de l'ascension sociale promise aux bons élèves par les fondateurs de l'école publique .Étudiant à la prestigieuse École normale supérieure, agrégé de lettres, professeur de rhétorique, auteur d'une thèse consacrée à « Madame Récamier et ses amis», élu à l'Académie française en 1946 , il resta toujours attaché à la littérature ,fuyant les contraintes du pouvoir dans l'écriture: une biographie de Beethoven, une étude des lettres de Mme de Stael, un essai sur Diderot... Son art du verbe et de la plume fut surtout sa meilleure arme politique .Populaire dès 1919, il fut à partir de 1920, comme le soulignent les historiens, « un véritable mythe », « l'idole des Républicains ».À plus d'un titre. Comme élu, d'abord : maire de Lyon en 1905, député du Rhône en 1912, il le reste jusqu'en 1957, l'année de sa mort. Comme leader politique, ensuite. Édouard Herriot incarne le radicalisme triomphant, parti qu'il revivifie en 1919 par un ancrage à gauche. Comme homme d'État, enfin. Incontournable pendant l'entre deux-guerres, consulté comme un oracle jusque dans les années 1950: trois fois président du Conseil (l'équivalent de l'actuel Premier ministre), plusieurs fois ministre, président de la Chambre des députés de 1936 à 1940 date à laquelle il s'abstint de voter les pleins pouvoirs à Pétain. Son autorité survécut à la Troisième République. Sous la Quatrième, il présida l'assemblée nationale de 1947 à 1955.

Pèlerinages
Si c'est à lui seul que le parti radical dut sa grande popularité de l'entre-deux-guerres, Édouard Herriot fut loin de connaître pareil succès au plan gouvernemental. Les historiens ont tendance à vouer aux gémonies ce dirigeant d'une époque marquée par les échecs. Singulièrement pendant le « Cartel des Gauches » qu'il imagina puis présida, de 1924 à 1926. Fruit d'une alliance électorale avec les socialistes, le gouvernement radical se trouva vite en butte tant aux revendications sociales qu'au « mur de l'argent » . Le drame d'Édouard Herriot fut sans doute d'être l'emblème d'une république qui ne correspondait plus aux réalités .
Quoi qu'il en soit, avec sa carrure massive et rassurante, son côté bon vivant, son éloquence, sa "sentimentalité" -que fustigeaient ses adversaires-, avec son humanisme et son attachement aux valeurs de progrès social, de démocratie et de liberté, il a toujours pu compter sur le soutien des classes moyennes qui se reconnaissaient en lui. Ce militant de la laïcité n'en était pas moins toujours ému lorsqu'il revenait « en pèlerinage » à Saint-Pouange et qu'il retrouvait la petite église où il avait si souvent servi la messe. Le président du Conseil y retrouvait inchangé le cadre de son enfance, y reconnaissant « les étoles brodées par ma mère » .

Et demain, le presbytère ?
Le presbytère de Saint-Pouange reste, dans l’Aube, le lieu le plus imprégné du souvenir d'Édouard Herriot. Longtemps après la mort de son grand-oncle, devenu l'un des premiers personnages de d'état, il y revint en vacances ou, pour reprendre son terme, «en pèlerinage ». Renée Michiels se souvient encore des arrivées tonitruantes « d'une grosse voiture escortée de motards », tout comme elle se rappelle les visites impromptues d'Édouard Herriot à l'école de Saint-Pouange, « discutant avec l'institutrice, tapotant la joue des élèves » .
Le presbytère était devenu, comme l'église, bien communal en 1905. Saint-Pouange avait bien volontiers accédé, vers 1935, au souhait d'Édouard Herriot de racheter cette vaste bâtisse. En 1988, la municipalité la racheta à Suzanne Bérard, sa descendante, qui conserva l'usufruit d'une partie du rez-de-chaussée, le «coeur historique » de la maison, avec la chambre d'enfance d'Édouard Herriot.

Réhabilitation
Le reste du presbytère, désormais baptisé « Maison Édouard Herriot », a été progressivement aménagé en restaurant scolaire et en bibliothèque. Tout récemment, Nicole Pontarrollot, maire adjointe à l'urbanisme, a convaincu la, nièce* d'Édouard Herriot : « Mme Bérard, qui venait encore quelquefois à Saint-Pouange à accepté d'abandonner son usufruit quand je lui ai présenté notre projet ». L'initiative émane de la commission municipale Mémoire de saint-Pouange, qui devrait bientôt se constituer en association. Objectif constituer au sein de l'ancien presbytère restauré, une évocation du passé et du patrimoine des Glayolats, nom des habitants du village, qui, comme l'explique Edouard Herriot, découlerait des glaïeuls sauvages qui fleurissaient tous azimuts dans le Saint-Pouange d'autrefois. Le conseil municipal a entériné l'idée et voté le budget : le presbytère, ainsi que sa vaste et superbe grange seront réhabilités. Le projet architectural vient d'être confié à Jean-Louis Valentin. Si les vocations futures du bâtiment restent à définir, il est acquis que la mémoire du plus célèbre de ses enfants y aura sa place.


V.A . Dimanche 26 Mars 2006

*Glayolat : Nom donné aux habitants de Saint Pouange à cause des glaïeuls sauvages qui fleursissent dans la région au mois de mai

* Mme Bérard est en fait la fille d'Edouard Herriot et non pas la nièce (voir billet "Descendance d'Edouard Herriot")

 

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Etienne DOLET

 

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