Une petite vingtaine de personne était présente au square Jussieu pour ce 56° hommage à Edouard Herriot depuis sa disparition. Nous fûmes il y a quelques temps plus nombreux. Il est vrai qu'en ce week end de Paques beaucoup s'étaient excusés. Nous serons plus nombreux en 2014, j'e prend le pari ....
Dans le contexte actuel je voulais associer la mémoire d'Edouard HERRIOT à une reflexion d'aujourd'hui qui me tient à coeur, la Refondation de l'Ecole de la République. Voici mon intervention
Le 26 mars 1957 disparaissait Edouard Herriot. 56 ans après sa mort, nous sommes toujours là, devant l’œuvre d’André Tajana pour fidèlement honorer sa mémoire, comme mardi dernier étaient réunis au cimetière de Loyasse les Amitiés Radicales et Républicaines autour du Président Batailly. Au delà de la respectueuse admiration que nous portons à l’égard de ce grand homme d’état, à l’homme de lettres et de bons mots, à l’académicien, à l’homme de Sciences et de culture, au delà de l’estime affectueuse que nous avons, comme chaque lyonnais, pour l’homme généreux et chaleureux, épris de raison et de justice, le laïc attaché a la défense des droits de l’homme et à la libre pensée, l’homme qui conduisit la ville, sa bonne ville de Lyon pendant 52 ans. Au delà d’un simple devoir de mémoire, nous sommes là pour témoignerla vitalité et la modernité au quotidien de sa pensée politique. Une pensée qui a traversé le XX siècle, et dont le caractère visionnaire fait qu’aujourd’hui elle est toujours aussi présente et pertinente. «La pensée est comme la flamme, elle ne diminue pas en se communiquant » nous dit-il, aussi portons cette flamme pour éclairerr demain.Multiples sont les domaines dans lesquels la pensée du président c’est exercée mais son domaine de prédilection fut sans conteste « l’éducation nationale ». Et à l’heure de l’ouverture du débat sur la Refondation de l’Ecole de la République tournons nous vers le plus illustre représentant de cette «République des professeurs» qui vit des normaliens se succéder aux affaires sous la III° République avec Paul Painlevé, Léon Blum, André Tardieu… Dès 1926 Herriot est ministre de l’instruction publique du gouvernement Poincaré. C’est alors qu’il porte ses efforts pour mettre en place ce qui avait été le mot d’ordre des radicaux du début du siècle, « l’école unique ». Une progression continue du primaire au secondaire et au supérieur. Une idée bien entendu attachée au précepte de laïcité mais également assortie du principe de gratuité de l’enseignement. Il revient en 1932 à la tête du gouvernement et transforme le vieux ministère de l’instruction publique en ministère de l’éducation nationale avec toute la symbolique que ce changement d’intitulé comporte. Anatole de Monzie son ministre d’alors explique, que l’éducation nationale est synonyme d'égalité scolaire et de développement de la gratuité et qu’en somme "l’éducation nationale" consacre l’Ecole unique. L’expression qui date de la fin du 18e siècle sera remise en cause pendant les premiers mois du gouvernement de Vichy, où l'instruction publique fait sa réapparition, mais sera vite rétablie dès 1941.
Dans le débat qui s’ouvre aujourd’hui loin des questions de planning ou de calendrier, au-delà de la simple définition des rythmes, plus que les apprentissages de savoirs nécessaires à la construction intellectuelle, c’est donc bien d’éducation qu’il s’agit, pour lutter contre les effets de cette société en crise, qui jalonne d’obstacles nos parcours et freinent les rêves et les espoirs des nouvelles générations. L’éducation de nos enfants est une responsabilité partagée, il faut rapidement installer le débat avec l’ensemble des acteurs de la communauté éducative, les enseignants, les parents, les associations de parents d’élèves, les éducateurs et animateurs, les associations culturelles et sportives, les différents services municipaux. La refondation de l’école se doit de rebâtir fondamentale la réussite scolaire et éducative des enfants. L’action de l’Ecole publique doit complétée par les pratiques d’Education populaire dans un cadre d’analyse et d’évaluation commun et dans une cohérence des interventions de chacun. Une continuité éducative qui doit structurer l’ensemble des acteurs qui interviennent sur les temps de l’enfant. C’est un vaste chantier essentiel et enthousiasmant, il faut l’entamer au plus vite.
Une fois n’est pas coutume c’est par les mots d’un curé, un comble pour un radical que j’introduirai ma conclusion. Il s’agit de l’Abbé Callon, l’oncle d’Herriot qui commentant les proverbes anciens confiait à son neveu enfant : "Mon fils, garde le commandement de ton père, et n’abandonne point l’enseignement de ta mère, tiens-les continuellement liés à ton cœur, attache-les à ton cou".
Sachons nous nous inspirer des enseignements d’Édouard Herriot, lui qui a su conservé fidèlement tout au long d’une vie publique, honnête, laborieuse et féconde, tant dans les sentiments de l’homme que dans les actes d’un chef de Gouvernement, la marque d’un cœur généreux.
Je vous remercie.
Je vous remercie - Eric POMMET Mars 2013
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